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Parole de dirigeant : Emmanuel Vasseneix, Président du groupe LSDH

Fervent défenseur de l’agroalimentaire français, le président du groupe LSDH (Laiterie-de-Saint-Denis-de-l’Hôtel) s’est forgé une solide réputation de patron humaniste qui n’hésite pas à monter au créneau à chaque fois qu’il faut défendre les producteurs et soutenir les filières agricoles françaises locales. À quelques jours de son intervention au Speed Dating des Entrepreneurs organisé par Arkéa Banque Entreprises & Institutionnels, il nous a expliqué sa passion pour son métier et sa vision de l’industrie agroalimentaire française.



Vous êtes une personnalité de premier plan de l’agroalimentaire français, que les médias ont même surnommé le « Steve Jobs du lait ». Comment devient-on un chef d’entreprise visionnaire ?

 

Je crois que j’ai toujours eu une passion pour les métiers de la terre et des territoires, mais dès le début de ma vie professionnelle, chez Triballat dans les Vosges puis chez Danone dans les Pyrénées, je me suis enrichi de rencontres qui m’ont donné une vision humaniste du vivre ensemble et du bien commun. Mon père d’abord, m’a montré qu’on pouvait être un visionnaire attentif à l’autre qui fait avancer la collectivité sans faire preuve de laxisme. La vision humaniste d’Antoine Riboud, le fondateur de Danone, a ensuite été une révélation. Imaginez-vous qu’en 1969, il disait déjà aux membres du Medef qu’il ne pouvait y avoir de progrès économique sans progrès social ! Jacques Baratier, qui a créé en 1992 l’ONG Agrisud international pour lutter contre la pauvreté en soutenant les TPE agricoles du monde entier, m’a également beaucoup inspiré. Toutes ces rencontres m’ont convaincu que l’entreprise était le dernier lieu où l’on pouvait encore créer des choses ensemble, en partageant une fierté incroyable autour d’un projet commun. Je cultive aussi de véritables passions pour l’alimentation. La France est riche de terres exceptionnelles avec des savoir-faire uniques qui donnent la vraie valeur aux choses.  Il ne suffit pas de produire, il faut le faire bien, de manière responsable, en mettant l’humanité et son avenir au cœur de nos logiques de production.

Vous parlez souvent d’humanité, comment peut-on être humaniste en étant chef d’entreprise ?

 Nous vivons dans une société qui ramène tout à l’argent, mais si on remet de l’humain au cœur de l’entreprise, on met en place un système détonnant ! L’entreprise ne doit pas être un lieu de tortures, mais une terre de création de valeurs où l’on fait les choses ensemble. Il faut se poser individuellement la question de la différenciation : qu’est-ce que j’apporte aux autres que les autres ne font pas ? Nous sortons de 2 années difficiles et il est essentiel de penser aux gens, de prendre soin de ses employés, même si cela ne se chiffre pas en termes de rentabilité à court terme. Pendant le confinement, nous avons permis aux chauffeurs qui acheminent nos produits de disposer de nos « maisons des routiers » afin de s’y restaurer, de s’y reposer et d’avoir accès à l’hygiène. Les bénéfices de cette opération ne peuvent pas être saisis dans un tableau excel, mais ils sont innombrables ! Il ne s’agit pas d’une utopie, mais bien d’une conviction que l’entreprise doit progresser en même temps que les idées, avec les femmes et les hommes qui la composent…

Comment envisagez-vous l’avenir de l’industrie agroalimentaire en France ?

On constate que les lois et les réglementations font réellement évoluer les pratiques, et que la prise de conscience de l’urgence de transformer les modèles se généralise : nous sommes de plus en plus de dirigeants à faire bouger les lignes. Mais il est urgent de renforcer le lien avec le monde agricole et de revenir à un discours simple et compréhensible autour des notions de proximité, de pragmatisme et d’attention à l’autre. C’est par exemple ce que nous avons fait avec Nicolas Chabanne en créant la marque « C’est qui le Patron ?! » qui encourage les consommateurs à prendre conscience de leur responsabilité pour soutenir les petits producteurs locaux. Il faudra ensuite mener une réflexion collective sur le coût du travail, les impôts de production, la fiscalité et la formation, pour revenir à plus de pragmatisme et rendre possible notre indispensable souveraineté alimentaire.

Et sur votre territoire du Centre-Val de Loire ? 

 Le Centre-Val de Loire est une petite région qui cherche encore son identité, mais qui peut capitaliser sur sa gastronomie, ses terres viticoles, ses starts-up et ses centres de formation. Il y a encore plein de choses à faire, mais la dynamique est lancée et nous aurons besoin de tout le monde pour avancer !

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