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Paroles de décideurs : Benoit Mercuzot, Président de la SemOp Amiens Energies

Benoit Mercuzot
Président de la SemOp Amiens Energies

Dans la métropole amiénoise, Benoit Mercuzot est connu comme le loup blanc. Il faut dire que ce professeur de droit est très engagé dans la vie publique, avec des postes clefs dans la finance et l’innovation. Élu en charge des finances de la Ville d’Amiens et de la Communauté d’agglomération Amiens-Métropole, l’universitaire est également président de la Fédération régionale des élus des entreprises publiques locales des Hauts-de-France et Président de la SemOp Amiens Energies, qui gère le réseau de chaleur de la ville. Autant de missions complémentaires qui lui confèrent une vision globale des enjeux du territoire.

 

Vous êtes président de la Fédération régionale des élus des EPL, comment se portent les entreprises publiques locales des Hauts-de-France aujourd’hui ?

 

« Globalement elles ont plutôt bien traversé ces deux années de crise sanitaire, à la fois grâce aux aides de l’État et à leurs capacités de résilience et d’adaptation. Mais les situations varient selon le domaine d’activité. Les sociétés d’économie mixtes à vocation touristique ont naturellement été fortement impactées par les périodes de confinement, comme c’est le cas pour l’aquarium de Boulogne-sur-Mer Nausicaa, mais aussi le Vélodrome de Roubaix, le Zénith d’Amiens ou la Compagnie du Dragon à Calais. À l’inverse, les sociétés d’aménagement et de logement, ainsi que celles qui proposent des services de proximité ont pu poursuivre leurs activités. En tout, ce sont une soixantaine d’entreprises particulièrement dynamiques, constituées en SEM, SPL ou SemOp qui représentent des investissements considérables et dans lesquelles les collectivités ont la volonté d’être partie prenante en restant au cœur des processus de décision. »

 

C’est par exemple le cas de la SemOP Amiens Energies, dont vous êtes aussi le Président…

 

« Exactement, et ce modèle permet justement à la ville d’Amiens de préserver ses intérêts et surtout ceux des habitants et abonnés au réseau de chaleur. Le risque économique est porté par l’industriel qui détient la compétence et le savoir-faire technique, mais aucune décision ne peut être prise sans l’accord de la collectivité, qui veille ainsi attentivement au développement de son territoire. Après deux saisons de chauffe, on peut dire que l’entreprise est un succès : les deux anciens réseaux de chaleur ont été réunis en un seul, qui est alimenté à 62 % par des énergies renouvelables et de récupération. Notre mix énergétique est particulièrement innovant par sa diversité : il associe la valorisation des eaux usées à la sortie des stations d’épuration grâce à des pompes à chaleur, la méthanisation, la géothermie, la biomasse ou encore le biogaz. Le réseau dessert des bâtiments publics et des copropriétés privées, ce qui permet d’éviter l’émission dans l’atmosphère de 15 000 tonnes équivalent Co2 chaque année ! »

 

Pensez-vous justement que la finance peut être un levier pour accélérer la transition écologique ?

 

« J’en suis convaincu, et c’est une question dont je m’aperçois d’ailleurs combien elle est essentielle aux yeux de mes étudiants. La finance ne peut plus se limiter à comptabiliser les profits, nous devons tous collectivement mesurer l’impact écologique de nos actions. Je sais qu’Arkéa Banque Entreprises & Institutionnels, qui a participé en 2019 au financement du réseau de chaleur via la SemOp Amiens Energies, partage cette vision et soutient la transition écologique et la décarbonation de l’économie. Dans la ville et la Métropole d’Amiens, nous réfléchissons par exemple à la mise en place des « budgets verts », qui prendraient en compte les modes de déplacements des employés municipaux ou les approvisionnements en circuits-courts des cantines scolaires. Pour cela, nous avons aussi besoin de partenaires bancaires vertueux, qui s’engagent à nos côtés sur la durée pour mener efficacement la transition environnementale et énergétique, notamment dans le domaine de la rénovation du bâti ancien. Nous devons tous ensemble mettre en place des ingénieries spécifiques pour mener à bien la transformation écologique de nos territoires. »

 

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