Pour la commission européenne, la RSE se définit comme « l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes », ce qui comprend – entre autres – la qualité de vie au travail, le bien-être et la motivation des salariés. Pour Juliette Girard, elle pourrait se résumer à un concept bien plus pragmatique : un manager doit toujours connaître le prénom des enfants de ses collaborateurs. Un détail qui peut sembler insignifiant, mais qui atteste d’une volonté de proximité, d’écoute et de bienveillance qui lui permet de faire tourner depuis 2019 l’entreprise d’électronique marine créée par son père au début des années 2000.
L’entrepreneuse, dont le regard est resté tourné vers l’horizon depuis son enfance passée à bord d’un bateau aux Antilles, a donc été interpellée par l’atelier que lui a proposé son conseiller Vincent Deniel du Crédit Mutuel de Bretagne, qui portait sur le thème de l’inclusion et de la mixité. « Pour avoir fait personnellement l’expérience du harcèlement à l’adolescence en rentrant en France après des années passées dans les îles, je sais à quel point il est essentiel de faire attention à l’autre, explique-t-elle. J’étais donc curieuse et impatiente à l’idée de partager ce moment avec les techniciens de l’agence de Pordic, même si je dois reconnaître que je craignais qu’ils ne jouent pas vraiment le jeu. »
Un impact sur la vie professionnelle et personnelle
Mais lorsque l’équipe du Cercle des Inclusifs a débarqué à Pordic, les appréhensions de Juliette Girard ont immédiatement laissé place au rire et à la remise en question. Mené avec humour et décontraction par Sophie Noël, directrice de la mission inclusion économique chez Arkéa Banque E&I, et Christophe Prigent, l’atelier a en effet permis de lever les a priori dès les premières minutes, avant de faire prendre conscience à chacun des 10 participants de leurs croyances limitantes. « J’ai été très étonnée de constater que mon associé et mon équipe avaient parfois moins de préjugés que moi et que ces préjugés nous étaient finalement inculqués depuis l’enfance par la société, poursuit la gérante de TEEM. Nous avons partagé un moment ludique mais très profond, qui nous a tous fait avancer dans notre réflexion sur le rapport aux autres, la confiance en soi et le respect. Ce moment unique, pendant lequel chacun a remis ses certitudes en question et décrypté ses biais cognitifs, a renforcé la cohésion de groupe bien mieux qu’un teambulding, mais il a aussi eu un impact sur nos vies personnelles, notamment pour les jeunes pères qui ont repensé leur éducation avec le prisme de la mixité. ».
L’entreprise peut-elle alors devenir le lieu de la connaissance de soi et du développement personnel, a fortiori autour d’une expérience menée par un organisme financier ? Si le concept proposé par Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels revendique la volonté de consolider les entreprises en les accompagnant sur le volet social de la RSE, force est de constater qu’il a fait mouche à Pordic. « L’expérience menée avec le Cercle des Inclusifs nous a permis de mieux appréhender chaque individu dans sa globalité, en comprenant que nos différences se complètent et nous enrichissent, conclut Juliette Girard. Finalement, l’harmonie, dans l’entreprise comme dans la société, c’est justement d’être tous différents, mais ensemble. »