Le défi
Nouveau mode de financement
Les industriels ou les entreprises du tertiaire ont parfois besoin d’augmenter leur capacité immobilière et leurs équipements. Si elles ne sont pas en mesure d’alourdir leur bilan en ayant recours à la dette, ou sont confrontées à des difficultés de portage, elles peuvent opter pour une solution de portage immobilier. C’est le point de départ de l’outil Breizh Immo, issu du rapprochement et de la coopération d’acteurs clés dans les domaines bancaire, immobilier, économique, stratégique et technique afin de soutenir dans leur développement immobilier des entrepreneurs bretons.
Breizh Immo assure la maîtrise d’ouvrage : elle prend en charge la construction et assure le portage pour un temps limité de l’outil immobilier. Durant cette période, elle loue les locaux (bâtiments industriels, bureaux, ateliers, d’usine, …) à l’industriel. Une solution rapide, souple, qui présente une alternative au financement classique.
À l’initiative du Conseil Régional de Bretagne et de la Caisse des Dépôts, cette structure très innovante a pour opérateur principal la Semaeb – ou société d’économie mixte pour l’aménagement et l’équipement de la Bretagne.
Assurer le développement immobilier en Bretagne
Les fonds de départ – 3,7 millions d’euros – permettent de lever un niveau de dette suffisant pour accompagner plusieurs dossiers majeurs. Le montage financier assure la répartition de la charge entre les membres du pool, ouverts à d’autres acteurs que ceux initialement présents au capital. Breizh Immo étudie la situation de l’entreprise qui le sollicite, elle prend aussi en compte les équipements et le matériel liés aux bâtiments et à l’activité – systèmes de refroidissement, dalles renforcées, quais de déchargement, salles blanches pour les recherches scientifiques, environnements d’accueil… – ces éléments sont intégrés au projet de financement. « Nous pouvons offrir un appui complémentaire concernant l’investissement des équipements et du matériel en mobilisant, par exemple, des moyens via des opérateurs comme BPI France », précise Loïg Chesnais-Girard, premier Vice-président de la Région.
Agro-alimentaire, construction navale, biotechnologie… Qui fait appel à Breizh Immo ?
Il s’agit par exemple de filières ou d’entreprises de l’agro-alimentaire dont l’activité est liée aux produits de transformation de la pêche et dont le contexte économique peut temporairement être défavorable. Les firmes des secteurs émergents ou de niches économiques peuvent aussi faire appel à Breizh Immo, telles que les entreprises biotechnologiques en phase de montée en puissance de leur commercialisation et de leur développement. Inversement, des industries manufacturières qui ont besoin de se moderniser et de renouveler l’outil de production peuvent réclamer l’attention de Breizh Immo. Il en va de même pour les sociétés dont les implantations géographiques manquent d’attractivité parce qu’éloignées des bassins d’emplois. Enfin, certains sollicitent la Région du fait de leurs infrastructures aux configurations exceptionnelles, comme des chantiers navals et nautiques en quête d’une extension liée à l’augmentation du volume de leurs commandes. Breizh Immo n’a pas d’œillères, elle peut considérer tous les projets, mais elle reste très attentif à se positionner sur des projets qui ne trouvent pas de réponse complète sur le marché privé.
Soutenir l’activité industrielle pour maintenir l’emploi
Au-delà de l’envie d’accompagner le développement intrinsèque de ces entreprises, Breizh Immo a la volonté de maintenir l’emploi. « Nous avons l’exemple d’une entreprise implantée sur une petite commune du Morbihan. Avec plus de 100 salariés, c’est le premier employeur local, il est primordial pour nous de préserver l’activité et donc l’emploi », confie Loïg Chesnais-Girard.
Depuis son lancement en mars 2016, une vingtaine de projets ont déjà été étudiés. Un vrai défi – Breizh Immo n’étant pas un outil grand public ni pour autant un outil confidentiel – qui augure de belles perspectives. Les espoirs sont grands puisqu’avec son capital initial Breizh Immo peut lever jusqu’à 20-25 millions d’endettement. La perspective d’intégrer de nouveaux actionnaires reste ouverte.